NLe 17 mars, l’armée au pouvoir à Bamako a ordonné la suspension « jusqu’à nouvel ordre » des deux médias audiovisuels publics français (face à l’étranger), accusant RFI de donner la parole à des victimes présumées d’exactions qui seraient commises par l’armée malienne et par la société de sécurité privée Wagner.
La Casa da Imprensa, qui regroupe les principales associations de journalistes du pays, a adressé une note au ministre de la Communication, Harouna Toureh, affirmant qu’après cette « décision sans précédent », elle « en était arrivée à inciter les médias nationaux et étrangers se verra confier « une plus grande responsabilité », dans le but de « soutenir les forces armées et de sécurité dans la noble lutte contre le terrorisme ».
Cependant, Casa da Imprensa a également noté que la mesure avait suscité un « malaise général parmi les professionnels » et une crainte de « ne pas pouvoir exercer la profession d’une manière conforme aux principes éthiques et déontologiques du journalisme sensible aux conflits ». .
Cité par l’Agence France-Presse, le texte transmis au ministre abordait également la « situation précaire à laquelle sont confrontés les professionnels des médias maliens » contractés avec RFI ou France 24, déplorant l’accès réduit de la population à l’information véhiculée par ce média français, très populaire dans Mali, comme dans toute l’Afrique francophone.
Le président de la Casa da Imprensa, Bandiougou Dante, a déclaré à France-Presse : « La note arrive à un moment où le ministère demande notre suivi pour faire appliquer la mesure de suspension et pour montrer notre soutien aux militaires. Les votes de l’opposition malienne sont pas nécessairement apatride ».
Peu après la suspension des médias français, les associations de journalistes ont approuvé la décision du gouvernement, mais certains professionnels au sein de la Casa da Imprensa ont ouvertement critiqué ce qu’ils considéraient comme un alignement sur la position de l’exécutif, qui tente depuis quelques mois d’exercer plus de contrôle sur les médias.
Les autorités maliennes, dominées par l’armée arrivée au pouvoir lors d’un coup d’État en 2020, nient que l’armée ait attaqué des civils et, citant des allégations d’un massacre à Moura, nient qu’il s’agissait simplement d’une opération antiterroriste.
L’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé mardi que les forces armées maliennes, ainsi que des soldats étrangers – identifiés par diverses sources comme russes – avaient été sommairement exécutés en petits groupes, environ 300 hommes, sur plusieurs jours fin Mars.
Dans un communiqué, HRW a déclaré que l’exécution, qui a eu lieu dans la ville centrale de Moura au Mali, était la pire atrocité signalée en une décennie dans le pays africain, qui fait face à un soulèvement d’extrémistes islamistes.
L’armée malienne a confirmé vendredi soir avoir tué « 203 combattants » de « groupes terroristes armés » lors d’une opération dans une zone du Sahel, au centre du Mali, qui s’est déroulée entre le 23 et le 31 mars.
L’ambassadeur de France à l’ONU a également contredit la version malienne, affirmant que l’opération « aurait tué des centaines de civils » et que « les violences ont été commises en toute impunité par des militaires maliens accompagnés des troupes russes de Wagner », en référence à la société privée de mercenaires opérant au Mali, bien que le gouvernement de Bamako ne le reconnaisse pas officiellement.
Lire aussi : L’ONU accuse Malide d’avoir interrompu l’enquête sur le meurtre de masse de centaines de civils
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