Human Rights Watch (HRW) a exhorté les autorités ukrainiennes à enquêter sur d’éventuels « crimes de guerre » contre des détenus russes après la diffusion d’images de soldats ukrainiens tirant sur les jambes des soldats.
Dans une vidéo diffusée le 27 mars, trois hommes en uniforme, les mains liées derrière le dos, sont montrés en train d’être poussés d’une camionnette au sol par d’autres hommes armés, qui leur tirent dans les jambes.
Bien que l’authenticité des images ne puisse être garantie de manière indépendante, l’agence de presse française AFP a localisé la vidéo comme ayant été filmée dans le village de Mala Rogan dans la région de Kharkiv au nord-est de l’Ukraine, qui a été repris par les forces ukrainiennes plus tôt cette semaine.
Vidéos d’abus possibles par des prisonniers de guerre russes #Ukraine les forces armées sont suffisamment crédibles pour exiger une enquête effective. S’il est confirmé, l’abus équivaudrait à un crime de guerre.
https://t.co/w5VLuvMJ7E pic.twitter.com/I6sUVoxX1H— Human Rights Watch (@hrw) 1 avril 2022
Selon l’AFP, des journalistes de l’agence se sont rendus à Mala Rogan le 28 mars et ont vu les corps de deux soldats russes gisant dans une des ruelles du village, en grande partie dévasté par les combats, tandis qu’au moins deux autres corps avaient été jetés dans un petit espacer. †
« Tirer dans les jambes des combattants capturés est un crime de guerre », a averti HRW dans un communiqué. sorti jeudi soir.
« L’Ukraine doit démontrer sa capacité et sa volonté de prévenir et de sanctionner les violations graves du droit international humanitaire », a ajouté l’organisation internationale.
« Nous traitons les détenus conformément à la convention de Genève », a déclaré le conseiller de la présidence ukrainienne
Un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch, a reconnu dans des déclarations au réseau de messagerie Telegram que les mauvais traitements infligés aux prisonniers sont un « crime de guerre » et que de tels actes « devraient être punis ».
« Nous devons traiter les prisonniers conformément à la Convention de Genève, quelles que soient les motivations émotionnelles et personnelles », a-t-il déclaré à l’armée.
Alexander Bastrykin, directeur de la Commission d’enquête russe, l’organe responsable des principales enquêtes criminelles du pays, a demandé une enquête sur les abus présumés.
Les soldats russes ont également été accusés de diverses exactions pouvant constituer des crimes de guerre depuis l’invasion de l’Ukraine aux premières heures du 24 février.
L’offensive militaire en Ukraine a tué au moins 1 232 civils, dont 112 enfants, et blessé 1 935, dont 149 enfants, selon les dernières données de l’ONU, qui avertit que le nombre réel de victimes civiles est susceptible d’être beaucoup plus élevé.
La guerre a également provoqué la fuite de plus de 10 millions de personnes, dont plus de 4 millions de réfugiés dans les pays voisins et près de 6,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays.
L’ONU estime qu’environ 13 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire en Ukraine.
L’invasion russe a été condamnée par l’ensemble de la communauté internationale, qui a réagi en envoyant des armes à l’Ukraine et en renforçant les sanctions économiques et politiques contre Moscou.